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Mémorial

Les noms et informations de ce mémorial sont tirés de l’ouvrage Mémorial de l’aéronautique navale (1910-2010) écrit par Lucien Morareau. On donne la préface, l’avant-propos et l’introduction qui sont disponibles ci-dessous.

Dans cette Aéronavale, combien ne sont pas revenus, ont laissé dans les chaumières et les appartements des veuves et de jeunes enfants qui ne verront de leur père que la photographie jaunissante sur la cheminée avant de redécouvrir les souvenirs dans la cantine au grenier.

Combien sont morts,

pour donner des ailes à la mer.

Des pionniers des débuts prêts à toutes les acrobaties pour poser leur minuscule aéroplane sur les planches mal équarries ou prêts à crocher un brin entre les mâts tripodes du cuirassé, ou imaginer pire encore pour lier l’aéronef au bâtiment,

pour combattre avec les ailes de la mer.

Des équipages partis dans leurs dirigeables ou sur leurs hydravions en bois, en toile pour bombarder l’ennemi ou traquer le sous-marin qui voulait bloquer le trafic nourricier pour leurs frères poilus des tranchées ; un sur sept n’en revint jamais,

pour donner plus de forces à ces ailes.

Des marins désireux de participer au progrès qui entre les deux guerres rendait possibles les rêves les plus fous. Des équipages qui tentèrent d’accompagner sur les bateaux ou sur les flots cet essor formidable, reculèrent les limites de l’impossible, de jour comme de nuit, s’envolèrent sans retour dans la nuit de l’inconnu ou testèrent les nouveautés,

pour libérer leur chère terre de France.

Des combattants de 1940 à Berlaimont, Origny, puis en Afrique, en Syrie au Liban, en mer et à nouveau en France, à Royan et ailleurs à un contre dix, submergés par les vagues ennemies, au mépris du danger, de ceux qui ont relevé la tête pour se battre sous les cocardes de l’honneur avec un seul désir, servir pour que survive la France,

pour ne pas abandonner les frères d’armes.

Des combattants d’Indochine, trop souvent rejetés, qui se battaient avec ceux de la RC4, de Diên Biên Phu et d’ailleurs, unis dans l’adversité et dans la mort ou dans les camps, parce qu’ils gardaient une idée de la France qu’ils ne voulaient pas abandonner,

pour aimer ceux qu’on leur demandait de haïr.

De Suez où Château-Jobert tira son chapeau à l’aéronavale, à l’Algérie, dans les Aurès où ils perdirent leurs vingt ans sur les oueds et le djebel, du barrage à Sidi Bel Abbes, dans le bled, où les hélicoptères conquirent leurs lettres de noblesse avec toujours la même soif de remplir la mission,

parce que la mer doit avoir ses ailes,

Les marins qui volent n’ont jamais cessé de servir depuis avec la même abnégation et le même dévouement, s’entraînant et combattant dans l’honneur et la gloire, continuant à donner leur vie sur toutes les mers du globe, parce que c’est là qu’ils servent.

Ils ont écrit de leur sang le grand livre de l’aéronavale pour que vive la France, ils nous ont tous donné l’exemple du service jusqu’au sacrifice. Nous leur devons un devoir de mémoire. Ces jeunes de vingt ans ou plus avaient toute la vie devant eux, ils ont maintenant l’éternité comme linceul.

Merci à Lucien Morareau de consigner tous ces témoignages afin que leur image ne s’estompe pas pour que leur sacrifice ne soit pas vain.

Amiral (2S) Alain Oudot de Dainville
Ancien chef d’état-major de la Marine

Je souhaite, avant toute autre chose, rendre un hommage appuyé aux quelques personnes qui m’ont précédé dans ce travail de mémoire.

Au début des années 80, le Service central de l’Aéronautique navale décida la construction d’un monument dédié à la mémoire des marins tombés dans l’accomplissement de leur devoir aérien, en temps de guerre comme en temps de paix.

La liste de ces hommes n’existait pas, il fallut la créer ou, tout au moins, la reconstituer. Une équipe de bénévoles à la tête de laquelle se trouvait Roger Belhache, alors président de l’Amicale des Anciens de l’Aéronautique navale de Sud-Provence, se mit à la tâche.

Pendant des mois M. Belhache, secondé par son épouse et MM. Berthommière, Corret, Cudon (U), Guillevin (U), Hamard, Léandri (U), Longatte, anciens de l’Aéronautique navale pour la plupart, à Toulon ou à Vincennes, passèrent inlassablement en revue les rôles d’équipage, les enregistrements de messages, les journaux de bord des porte-avions et des masses d’autres documents afin de recueillir, rassembler et recouper tous les renseignements pouvant aider à la réalisation de ce travail.

Mon rôle personnel, plus que modeste dans cette quête à l’information précise, n’a été à l’époque que d’apporter à cette équipe dynamique mes toutes relatives connaissances en informatique. Et s’il est vrai que mon intervention a grandement facilité l’enregistrement et le classement des informations recueillies, elle n’a cependant été que mineure et tout le crédit de l’immense travail de recherche réalisé revient aux personnes citées plus haut.

La tâche terminée, la liste ainsi constituée fut remise au Service central de l’Aéronautique navale et servit à la réalisation des deux monuments, car entre-temps leur nombre avait doublé, l’un érigé sur la colline de Costebelle près d’Hyères et l’autre au cap de la Chèvre dans la presqu’île de Crozon.

Après l’inauguration de ces monuments, j’ai continué au fil des années à « alimenter » la base de données en y ajoutant de nombreux renseignements supplémentaires tels que types d’appareils, numéros de série, unités, lieux précis des accidents, circonstances, etc., mais hélas aussi, en ajoutant de nouveaux noms à cette liste déjà bien longue.

L’ARDHAN qui, depuis sa création, s’est donné comme objectif d’être la Mémoire de l’Aéronautique navale, se devait de faire connaître les noms des marins de tous grades et de toutes spécialités qui, depuis 1911, aux commandes ou à bord de leurs appareils, ont donné leur vie au service de la France.

L’année 2010 marquant le centenaire de l’acquisition par la Marine de son premier aéronef, il ne pouvait y avoir de meilleure date choisie pour la publication de ce Mémorial.

Lucien Morareau
Saint-Paul-de-Vence (2010)

Cet ouvrage donne la liste des membres de l’Aviation maritime puis de l’Aéronautique navale, tombés en service aérien commandé depuis 1911, en temps de guerre comme en temps de paix. Sont concernés :

– Les officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins, titulaires d’un brevet de spécialité aéronautique, volants ou non, morts ou disparus en service aérien commandé à bord d’aéronefs ou d’aérostats de la Marine.

– Les officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins, titulaires d’un brevet de spécialité aéronautique, volants ou non, morts ou disparus en service aérien commandé à bord d’aéronefs ou aérostats d’autres armées ou organismes (Aéronautique militaire, armée de l’Air, Aviation légère de l’Armée de Terre, Centre d’essais en vol, Royal Air Force, Royal Canadian Air Force, United States Army Air Corps, United States Navy, etc.).

– Les officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins, titulaires d’un brevet de spécialité aéronautique, volants ou non, morts ou disparus en service aérien commandé alors qu’en raison du contexte propre à la Seconde Guerre mondiale, ils servaient dans d’autres Armées (FAFL, RAF, RCAF, FAA, etc.), car les FNFL ne disposaient pas, jusqu’en 1943 tout au moins, d’unités volantes.

– Les officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins, non encore titulaires d’un brevet de spécialité aéronautique, morts ou disparus en service aérien commandé au cours de leur formation en école.

– Les officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins, titulaires d’une spécialité aéronautique, morts ou disparus à l’occasion de tentatives de raids sur des aéronefs civils.

– Les ingénieurs des Constructions navales et du Génie maritime, titulaires d’un brevet de pilote militaire, morts en service aérien commandé.

– Le personnel civil au service de la Marine (ouvriers d’Etat) mort en service commandé à bord d’aéronefs de la Marine.

– Les officiers, sous-officiers, caporaux ou brigadiers et soldats d’autres armées, françaises ou étrangères, servant dans des unités de l’Aéronautique navale ou, lors de la Grande Guerre, dans des unités de l’Aéronautique militaire placées sous le commandement de la Marine (escadrilles côtières).

– Enfin, compte tenu de leur petit nombre, sont également cités les officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins, titulaires d’une spécialité aéronautique qui, ayant survécu à la chute de leur appareil, sont morts ou disparus après avoir été faits prisonniers (tentative d’évasion, assassinats, mauvais traitement, etc.).

Pour chacun d’eux sont données les informations suivantes (lorsqu’elles ont pu être retrouvées avec certitude) :

  • Patronyme et prénoms : tels qu’inscrits sur l’état civil du lieu de naissance ;
  • Grade : celui détenu au moment du décès. Ne sont pas prises en compte les promotions à titre posthume ou a posteriori ;
  • Spécialité et fonction à bord, si différente ;
  • Unité ;
  • Type d’appareil, n° de série du constructeur et marque distinctive dans l’unité ;
  • Lieu, le plus précis possible, du décès ;
  • Un résumé, très succinct, des circonstances dans lesquelles le décès est survenu.

Photographies : Il était illusoire d’espérer pouvoir présenter des clichés de chacun des plus de 1 600 hommes dont les noms figurent dans ce Mémorial. Nous avons cependant fait de notre mieux et mené des recherches sur tous ces hommes sans exception, avec l’espoir de retrouver des veuves, des enfants, voire des petits-enfants pour les disparus de la Grande Guerre. Nous avons lancé en parallèle de nombreux appels aux unités de l’Aéronautique navale encore en activité, aux associations d’anciens et patriotiques, aux associations de recherches historiques, etc. Certains de nos appels ont été entendus, d’autres pas…

Tous les clichés retrouvés, sans exception, apparaissent dans cet ouvrage. Certains sont de qualité très moyenne, car il a souvent fallu les « extraire » de photographies de groupe.

La présentation de l’ouvrage est chronologique, avec quelques lignes d’introduction pour chacune des grandes périodes. Les dates données sont toujours celles des accidents, même lorsque le décès est survenu plusieurs jours, voire plusieurs semaines plus tard. Lorsque l’accident a fait plusieurs victimes, leurs noms sont cités par ordre alphabétique.

Afin d’éviter au maximum les erreurs d’orthographe dans les patronymes et les prénoms, il a été demandé pour chacune des personnes citées dans cet ouvrage, une copie ou un extrait de son acte de naissance et une copie de son acte de décès ou du jugement déclaratif de décès dans le cas de disparition. Seuls ces documents font foi.

Dans quelques très rares cas, par manque de documents (cases matriculaires détruites ou non retrouvées), l’appartenance à l’Aviation maritime n’a pu être confirmée avec certitude. Nous avons choisi de les mentionner tout de même.

Lorsqu’ils sont connus, les noms, prénoms et grades ou qualités des autres membres d’équipage ou passagers n’appartenant pas à l’Aéronautique navale sont mentionnés dans le texte, mais ils ne figurent pas dans l’index.

La toponymie utilisée est celle de l’époque concernée.

Il en est de même pour les spécialités, ce sont toujours celles de la période concernée qui sont mentionnées. Sur ce point, il faut signaler que si les spécialités de navigants non-pilotes (observateur, mécanicien de bord, radio volant, mitrailleur bombardier, observateur de ballon captif, pilote de dirigeable, etc.) ont été créées entre 1917 et 1926, assez bizarrement, il faudra attendre 1936 pour que soit créée dans la Marine la spécialité de pilote d’avion. Jusqu’à cette date en effet, les officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins, titulaires de ce certificat, conservaient leur spécialité d’origine, suivie de la mention « pilote ». A partir de 1922 cependant, tous les pilotes non-officiers en activité seront reclassés dans les spécialités d’arrimeurs ou mécaniciens d’aéronautique, mais tout en continuant, jusqu’en 1936, à porter la double appellation.

Mémorial alphabétique

Index alphabétique

AB | C | D | EF | GHIJKL | MNOPQRSTU | VWXYZ

Mémorial des « Marins du ciel » sur la colline de Costebelle à Hyères.