Le cahier
“Je suis en droit de dire que si l’aviation maritime prit son essor en 1912, c’est à mon départ seul qu’elle le doit”.
Le contenu de ce cahier est extrait d’un document de presque 800 pages, intitulé Réminiscences, rédigé par le contre-amiral Daveluy vers 1931 pendant sa retraite alors qu’il vivait à Hammamet en Tunisie.
Il correspond à la période du second semestre 1911 où il a été appelé par le ministre de la Marine à définir tant sur le plan organique que dans sa forme matérielle ce que pourrait être l’Aviation maritime. La transformation en porte-aéronefs de la Foudre, l’acquisition de la base de Fréjus, le projet d’un terrain d’envol au Lazaret à Toulon.
Rédigé avec beaucoup d’humour, ce document fondateur et quasiment introuvable décrit la genèse de l’Aviation navale dans une période où le scepticisme face à l’aéronautique naissante était élevé et les sarcasmes nombreux venant de toutes parts.
L’auteur
René Daveluy naît à Étampes en 1863 et intègre l’École navale en 1880, à sa troisième tentative.
Il entame une carrière embarquée somme toute classique avec de nombreux commandements : Torpilleurs, SM Gymnote, Mousquetaire, Patrie, Faucon, Montcalm, Dupleix, Courbet puis la 2e division de l’armée navale, à bord du Voltaire. C’est l’École supérieure de la Marine, en 1898, qui va construire le futur stratège. Dès 1904, il publie l’Esprit de la guerre navale, son œuvre maîtresse connue en enseignée jusqu’aux États-Unis et au Royaume-Uni. D’autres ouvrages paraîtront ensuite dont sa Lutte pour l’empire de la mer.
Daveluy se voit confier, en 1910, la création de l’Aéronautique. Il conduira ensuite à bord du Dupleix la Guerre des croiseurs en Asie, avec notamment la poursuite de l’Emden avant d’être affecté auprès du commandant en chef de la marine italienne. Promu contre-amiral en 1916, il aura juste le temps de commander une division de l’armée navale avant d’être broyé par les suites des événements d’Athènes. Ils lui vaudront un blâme puis une mise à la retraite par l’amiral Lacaze, ministre de la Marine.
Il termine sa vie à Hammamet en 1939, quelques années après avoir mis la dernière main à ses mémoires, les Réminiscences.