Le Rêve d’Icare
En mars 1946, j’obtiens le certificat de mitrailleur-bombardier à l’école du personnel volant de Lartigue. J’arbore fièrement sur ma veste ce prestigieux macaron où une ancre marine, insérée dans une couronne tressée, porte l’aile déployée s’échappant d’une étoile à cinq branches dont la devise nous rendait fiers : « L’aile te porte, l’étoile te guide, l’ancre t’attache et la couronne t’attend ».
Je rejoins en Tunisie la 9ème flottille, équipée d’hydravions Dornier Do 24. Mes rêves d’enfant vont enfin se réaliser. J’ai 18 ans, le ciel m’appartient et, comme écrivait Jean Mermoz à sa mère lors de son premier vol, en 1920 : « La fièvre de l’air et de l’aviation me tient ».