Le Livre
Cet ouvrage comporte 43 récits placés dans l’ordre chronologique de 1946 à 1985. Ils ne couvrent pas in extenso les différentes affectations de l’auteur mais mettent en relief les actions dramatiques ou cocasses qui se sont déroulées au cours de 39 années de service.
Ainsi, la part belle est faite aux missions et voyages sur les hydravions quadrimoteurs Short Sunderland, à une époque où entraient aussi dans la composition de l’équipage des mécaniciens en principe non volants : l’exotisme et les incidents abondent, les rapports humains sont exemplaires. L’entrée en service des bimoteurs Lockheed PV-2 Harpoon en 1953 donne lieu à un récit de convoyage palpitant de San Francisco aux Mureaux. C’est bien sûr en Algérie, sur hélicoptères H-19 puis HSS que l’ambiance dramatique est la mieux décrite et on pourra apprécier la camaraderie entre les marins et la Légion étrangère.
Nous entrons avec l’auteur dans les difficultés techniques qu’il faut résoudre pour les voilures tournantes de gros tonnage (Super Frelon). L’emploi de matériau composite, le titane pour le rotor du Lynx, nous fait tourner la tête. La coopération avec les Britanniques donne du fil à retordre. On sent que la perfide Albion n’est jamais lointaine.
Enfin, nous souhaiterions tous, en quittant la Marine, connaître des témoignages d’amitiés et de camaraderie aussi émouvants qu’a reçus cet officier en 1985 sur la base aéronavale de Saint Mandrier.
L’ auteur
Pierre Mériot est né en janvier 1927 à Tournon Saint-Martin, dans l’Indre. Lycéen à Vierzon, il oeuvre dès 1943, dans les équipes d’urgence de la Croix Rouge. Au sortir de la guerre, il s’engage dans la Marine et rejoint le centre de formation maritime à Mimizan (Landes) en février 1946. Il ne quittera la Marine qu’en janvier 1985, avec le grade envié d’officier en chef des équipages, après trente-neuf ans de services exceptionnels.
Matelot breveté mécanicien en août 1946, il se spécialise dans l’Aéronautique navale et est breveté mécanicien d’aéronautique en juillet 1947 à Lartigue (Algérie). Sa première affectation est à Dakar sur les grands hydravions Sunderland de la flotille 7F, où il explore l’Afrique occidentale et orientale. En 1949, il rejoint l’escadrille de transport 315 à Orly. En 1951, il passe officiellement dans le personnel volant à Agadir, comme second maître mécanicien de bord. Suivent six années à l’escadrille de liaison 11S basée aux Mureaux avec de nombreuses missions de transport de hautes autorités. Puis la grande aventure des hélicoptères commence pour lui en 1957. Trois flottilles sont créées en Algérie à partir de 1956 et le premier maître Mériot va se distinguer à la 33F (1957-1961) comme tireur d’élite au canon de 20 mm sur les HSS. Il reçoit en 4 ans six citations. Il est nommé officier des Equipages en juillet 1961, pour faits de guerre.
A bord du porte-avions La Fayette (1961-1963), chef du Bureau technique aéronautique, il vit le drame du rapatriement des Français d’Algérie à l’été 1962. Il est aussi à bord du porte-avions Foch, pour la campagne d’essais nucléaires au Pacifique en 1966.
De 1967 à 1977, il est plongé dans les programmes de développement du Super Frelon puis du WG13 Lynx. Promu officier en chef des équipages en 1976, il commande l’entrepôt principal de Cuers en 1977-1980 et sert ensuite quatre ans à Saint Mandrier comme chef du Groupe aéronautique. Commandeur de la Légion d’Honneur. 3916 heures de vol dont 900 en opérations en Algérie.