Le livre
L’Aéronautique navale a cent ans. C’est en effet en 1910 que la Marine reçut sa première machine volante.
Il ne s’agissait encore que d’un frêle assemblage de bois et de toile dont le seul point commun avec les actuels Rafale, Super Étendard, Atlantique et hélicoptères, était qu’il volait!
Au cours de ce siècle, des milliers de marins de tous grades et de toutes spécialités ont mis en œuvre des machines volantes et beaucoup d’entre eux, hélas, ont payé de leur vie cet engouement pour les choses de l’air.
Pendant la Grande Guerre, des dizaines, puis de centaines d’hydravions ratissèrent les zones côtières pour y débusquer et attaquer les sous-marins ennemis. Nombreux furent les équipages qui, au cours de ces missions ingrates mais primordiales de protection des approches des grands ports, disparuren sans laisser de trace et sans sépulture.
Après guerre, l’étude et l’adoption de nouvelles techniques et procédures et bien d’autres facteurs, firent que d’autres marins tombèrent au service de l’Aviation maritime au cours des années de paix.
La Seconde Guerre mondiale préleva encore son dû et de nouvelles victimes tombèrent, souvent hélas aussi, au cours d’affrontements contre les Alliés d’hier… Vinrent l’Indochine, puis le Moyen-Orient et l’Algérie, d’autres conflits et, malheureusement, l’activité aérienne quotidienne.
Il y a vingt-cinq ans, deux monuments, dédiés à la mémoire de tous ces marins morts dans les airs, ont été érigés, l’un sur la colline de Costebelle, près d’Hyères, l’autre au cap de la Chèvre, dans la presqu’île de Crozon, en Bretagne. La construction de ces monuments, sur lesquels sont gravés les noms des disparus, était indispensable mais ils ont la caractéristique d’être… immobiles et, finalement, connus de seuls « initiés », principalement les familles et camarades de ceux dont les noms y figurent.
L’ARDHAN qui, depuis sa création, s’est donné comme objectif d’être la Mémoire de l’Aéronautique navale, se devait de faire connaître d’une autre manière, plus pratique peut-être, les noms des marins de tous grades et de toutes spécialités qui, depuis 1911, aux commandes ou à bord de leurs appareils, ont donné leur vie au service de la France.
L’auteur
Résidant loin de toute source d’archives officielles, Lucien Morareau a privilégié la recherche individuelle et, au fil des années, il a retrouvé et pris contact avec des milliers d’anciens aviateurs de la Marine ou avec leurs familles qui lui ont confié pour étude et reproduction, carnets de vol, photographies et autres documents. Lorsque fut prise à l’ARDHAN la décision de publier un Mémorial dédié aux plus de 1 600 marins qui donnèrent leur vie aux commandes ou à bord d’aéronefs de la Marine, c’est tout naturellement à lui que revint la charge d’en être l’auteur