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Année 1940

Année 1940

Janvier

Création de l’escadrille AB4 de bombardement en piqué (LN411) ; la flottille d’aviation F1A, ex flottille du  Béarn, intègre les escadrilles AB1, AB2, AB3, AB4, AC1 et AC2.

A Calais, l’escadrille de chasse AC1 perçoit des anciens Potez 631  de l’armée de l’Air.

L’escadrille de torpillage T4 est créée à Berre avec des Laté 298 (photo). Les cinq escadrilles d’exploration équipées de Breguet Bizerte sont à Port-Lyautey (E1 et E5), Lanvéoc-Poulmic (E2), Karouba (E3) et Berre (E9) ; la E6 est à Lanvéoc-Poulmic avec ses gros hydravions Laté 522 et 523. Le Laté 522 Ville de Saint-Pierre, est rendu à Air France ; quant à l’escadrille E4 de Dakar, elle arme les hydravions Laté 302. La flottille du Commandant Teste, débarquée de son bâtiment, s’installe à Karouba. L’hydrobase de Bel-Air devient BAN Dakar Bel-Air.

Février 

L’AC1 retourne à Hyères pour achever son entraînement sur Potez 631 ; l’AC2 se rééquipe également avec ce type d’avion. Les dix Laté 298 de l’escadrille T1 quittent Berre pour Cherbourg où ils retrouvent la T2. Au début du mois, les Farman 222 de l’escadrille 10 E   sont basés à Goulimine au Maroc. Il y a 17 escadrilles de surveillance en service (1S1…8S4) ; les 3S1 et 3S5 de St Mandrier reçoivent les nouveaux LeOH-43 ; les autogyres de la 3S2 s’installent à Deauville pour surveiller les approches maritimes du Havre.

Un cours de chasse Marine est mis sur pied à Fréjus-Saint Raphaël ; il utilise également la piste de Cuers. Le SM Vianès percute le sommet d’une falaise à Jobourg avec son Laté 298 ; il est tué sur le coup.

Mars

Les codes et insignes peints sur les aéronefs sont supprimés par souci de discrétion. Les escadrilles AC1 et AC2 reviennent à Calais à la fin de leur entraînement dans le Midi et quittent la F1A pour constituer une nouvelle flottille d’aviation, la F1C ; la F1A ne comprend plus alors que les AB1, AB2, AB3 et AB4.Les escadrilles T1, T2 et T3  forment la flottille d’aviation F5T qui se partage entre Cherbourg et Boulogne-sur-Mer. En Algérie, la BAN d’Arzew, près d’Oran, est réarmée.

Deux accidents mortels font quatre victimes, SM Monneyron de la BAN Berre, LV Desmons, QM Renaud et SM Werlé de la T1.

Avril

L’escadrille B3 (LeO H257bis) est dissoute à Berre pour permettre son rééquipement en avions modernes, des Glenn Martin ; elle formera la nouvelle 3B en novembre prochain. L’escadrille B est créée à Orly pour réceptionner les LeO 451 destinés à la Marine.

Mai 

Venant de Cherbourg, l’escadrille T1 s’installe à Karouba ; l’escadrille T4 devient opérationnelle à Berre et intègre  la flottille d’aviation F5T. Le 10 mai, les Allemands lancent leur offensive sur le Nord de la France ; leurs bombes détruisent au sol les 12 Vought   de l’escadrille AB3.  Les escadrilles de bombardement en piqué AB2 et AB4 attaquent un rassemblement de blindés à Berlaimont ; sur les 20 LN 401/411 engagés, 9 sont abattu  (photo ci-dessus) par la Flak (3 tués) . L’AB1 doit détruire le pont routier d’Origny-Ste Benoîte mais elle est interceptée par la chasse allemande qui abat 5 des 11 Vought (photo ci-contre) engagés (5 tués). L’escadrille de torpillage T2 reçoit l’ordre d’attaquer une colonne de blindés entre Samer et Boulogne-sur-Mer ; ils sont interceptés par la chasse ennemie qui en abat trois (3 tués et 2 prisonniers). La flottille F1C est renforcée par l’arrivée de 6 Bloch 152 venant de l’EGAN d’Orly ; les Potez 631 sont regroupés à l’AC1 et les Bloch à l’AC2. Les escadrilles AB2 et AB4 évacuent Berck et se replient sur Calais puis, accompagnées des AC1 et AC2 rejoignent Cherbourg-Querqueville. L’escadrille 2S1 est équipée avec des Laté 298 et la 2S3 est dissoute pour former une hypothétique AB5 qui ne verra pas le jour. L’escadrille 10 E avec ses Farman 222 est affectée à Oran et, pour régulariser la mise en œuvre des NC 223-4 réquisitionnés (Camille Flammarion, Jules Verne et Le Verrier), l’escadrille B5 est créée à Orly. Le cours de chasse  Marine de Fréjus-Saint Raphaël est transféré à Hourtin-Louley. L’escadrille de chasse AC3 est équipée de Bloch 151/152 et s’installe à Cuers.

En mai, l’Aéronautique navale déplore la disparition de 19 hommes victimes de leur devoir.

Juin 

La flottille F1C doit être rééquipée avec des Dewoitine D 520 ; elle s’installe à Maupertus (Cherbourg), les D520 qui lui sont destinés, produits à Toulouse, sont regroupés à Rochefort. Le Jules Verne (NC 223-4) (photo ci-contre) bombarde Berlin puis le Nord de l’Italie. Le bombardement de Karouba par les Italiens élimine tous les Loire 70 de l’escadrille E7. Les Italiens attaquent Cuers et provoquent la riposte de l’AC3, 3 victoires revendiquées mais perte de 2 pilotes et 2 avions français. Les escadrille de bombardement en piqué AB2, AB3 et AB4 sont affectées dans le Midi ; elles mènent des opérations contre  l’Italie avant de se replier à Bône en Algérie. L’AB1, restée dans le Nord, évacue Cherbourg pour rejoindre Hyères via Lanvéoc-Poulmic ; de même la F1C se replie sur Brest puis sur Rochefort et, pour finir, à Hyères. Les T2 et T3 se retrouvent à Berre. Le cours de chasse Marine de Louley forme l’escadrille AC5 (photo ci-dessous). L’ultime mission contre l’Italie est exécutée par deux LeO 258 et H257 bis de la 3S4 qui bombardent les installations d’Impéria et Finale Ligure.

L’ordre est donné de faire passer le maximum d’avions en AFN avant la fin des hostilités prévue le 25 à zéro heure (certains le feront au-delà de cette limite malgré l’interdiction de vol). L’escadrille E6 quitte Lanvéoc-Poulmic après avoir sabordé le Laté 523 Aldébaran et rejoint Port-Lyautey avec l’Altaïr et le LV Paris. Toutes les bases du Nord sont évacuées puis celles de Rochefort et d’Hourtin ; on y trouve du matériel volant plus ou moins saboté devant l’avance ennemie.

Après le 25 juin, la plupart des avions évacués se retrouve à Bône en Algérie. Les escadrilles 1S2, 2S1, 2S2 et 3S2 cessent d’exister (elles ne seront officiellement dissoutes que le 1er août) ; il en est de même pour les SE et écoles implantées sur les BAN évacuées.

Au cours des évènements de juin, 28 marins de l’Aéronautique navale disparaîssent.

Juillet 

Début juillet, l’interdiction de vol est levée. En France métropolitaine, les AC3 et AC5 se reconstituent à Hyères avec des D 520 ; la 3S1 de Saint-Mandrier effectue quelques vols pour assurer un semblant d’entraînement, ses LeO H43  assurent avec les Laté 298 de la T3 la protection du Stasbourg qui revient de Mers-el-Kébir. L’escadrille AB1 se reconstitue avec des appareils restés en 3e Région Maritime. En Afrique du Nord, les avions des AB2, AB3 et AB4 vont de Bône à Sidi-Ahmed pour y être stockés ; le personnel se rend à Casablanca pour se transformer sur Glenn Martin. La F1C (photo ci-contre) fait également mouvement sur Sidi-Ahmed et la T2 rejoint la T1 à Karouba. Le PM Duvauchelle et le QM Méhouas s’enfuient de Karouba pour rejoindre Malte à bord  d’un Laté 298 ; ils s’engagent dans la RAF. L’escadrille B et ses LeO 451 s’installent à Casablanca. Les bombardiers passés en Algérie participent à une attaque de Gibraltar en représailles de l’offensive anglaise de Mers-el-Kébir. L’escadrille E6, repliée à Port-Lyautey, reçoit le CAMS 141 Antarès (photo ci-dessous) et le Laté 611 Achernar de la défunte E8, escadrille des hydravions de croisière prototypes.

Dix marins-aviateurs disparaissent dans le mois de juillet.

Août 

Un nouveau système de numérotation des formations aériennes de la Marine, prévu avant la débâcle, est mis en application le 1er août (avec la grande dispersion géographique des formations, le chiffre caractéristique de région du code n’est plus de mise). Plusieurs de ces changements restent théoriques suite aux conditions d’armistice qui imposent la suppression des deux tiers du nombre des formations.

Des cinq escadrilles de chasse, il ne reste plus que le noyau initial 1AC et 2AC basé à Tafaraoui. Il reste sept escadrilles de bombardement équipées de Glenn Martin, dont deux issues de la flottille du Béarn, 2AB et 4AB. Les quatre escadrilles de torpillage restent actives, 1T et 2T en Afrique du Nord, les 3T et 4T à Berre. Des quatorze escadrilles d’exploration il ne reste plus que les 1E, 4E et 6E en Afrique et 9E à Berre. Treize escadrilles de surveillance sont dissoutes ; les toutes dernières deviennent 17S, ex 8S2, à Fort-de-France, 18S, ex 8S3 à Dakar, 19S, ex 8S4, à Tripoli et 20S, ex 8S5, à Papeete. Après la dissolution du groupe aérien du Commandant Teste, l’aviation embarquée se résume aux hydravions embarqués à bord des croiseurs et avisos coloniaux, groupements tactiques 2HS, 3HS, 4HS et 5HS, sans oublier ceux embarqués sur les bâtiments isolés et les bâtiments bloqués à Alexandrie.

Après l’armistice, les BAN restant en activité sont soumises au contrôle des commissions d’armistice, en métropole Berre, Saint Raphaël, Cuers et Hyères, en AFN Port-Lyautey, Tafaraoui, Arzew et Karouba. Ailleurs restent Dakar, Tripoli et Fort-de-France. Les sections d’entraînement et de servitude des BAN sont dissoutes ainsi que écoles implantées sur les bases. Les NC 223-4 sont rendus à Air-France et le Farman 222 à l’armée de l’Air.

Les LeO 451 de la 1B (ex escadrille B) sont stockés à Casablanca ; la 1B se transforme sur Glenn Martin.

Encore quatre marins-aviateurs disparaissent en août victimes de leur devoir, le SM Falc’hun à bord d’un LeOH 470 abattu par des chasseurs italiens malgré ses marques de neutralité, les Mt Gloaguen et Thomas et l’Aspirant Lacoley dans l’accident d’un Loire 130 du Gloire.

Septembre 

La 20S de Papeete rallie les FNFL ; le sous-marin Surcouf ,avec son hydravion, saisi par la Royal Navy en juillet, est rendu et armé par du personnel FNFL. L’escadrille 18S de Dakar est dissoute pour former la SS 4 E. Le groupement tactique 6HS est dissous en Indochine et ses hydravions mis à terre participent à la formation de la SHM basée à Cat-Laï en prévision d’un conflit avec le Siam. A Dakar, une section de liaison en AOF est créée dépendant des Forces aériennes de l’Aéronautique navale en AOF récemment mises sur pied.

La première flottille de chasse 1FC s’installe sur la BAN de Tafaraoui où se trouvent déjà les 2AB, 4AB et 10 E qui a reçu les Glenn Martin de la section de liaison de la Marine en AFN (ex 14 E). Les 1B et 2B vont s’installer à Port-Lyautey. Les escadrilles 1T et 2T de Karouba sont détachées à Arzew pour des périodes d’un mois par rotations.

En métropole, le Centre d’expérimentation de Fréjus-Saint Raphaël et la CEPA sont dissous ; la 9 E reçoit, en plus de ses Breguet Bizerte, trois LeO H470 venant de la défunte 11 E et le LeO 246 venant de l’ex 12 E.

Un Loire 130 de la 4 E est attaqué par méprise par un D 510 de l’armée de l’Air causant la mort de l’EV1 Chollet et des QM Le Dorré et Nodin.

Octobre

Les SM Blaise et Rommanetti s’enfuient de Bizerte à bord d’un Loire 130 et vont à Malte rejoindre la RAF. Les escadrilles de Glenn Martin 2AB et 4AB vont à  Port-Lyautey, les 2B et 3B sont affectées à Dakar et les 1B et 10 E  doivent former la flottille d’aviation 2F.

L’escadrille 6 E est dissoute à Port-Lyautey, le CAMS 141 Antarès est versé à la 4 E de Dakar. Un Potez 452 (Photo) est embarqué sur l’aviso colonial La Grandière.

Novembre

Le LV Jubelin s’évade d’Indochine et rallie la Fleet Air Arm. A Lartigue, nouveau nom de Tafaraoui donné en souvenir du CA tué lors du bombardement de Rochefort, les 2AB et 4AB deviennent 6B et 7B et la 10 E est rebaptisée 5B à Marrakech. La flottille 1F assure la couverture de la Provence qui revient à Toulon après l’attaque de Mers-el-Kébir. Les escadrilles de torpillage 1T et 2T forment la flottille d’aviation 5T à Karouba et les 3T et 4T la 6F à Berre, seule flottille survivante en métropole.

Le QM Furger de la 1B est heurté par l’hélice d’un Glenn Martin, il est tué sur le coup.

Décembre 

L’escadrille 1B rejoint à Marrakech la 5B . Les 6B et 7B forment la flottille d’aviation 4F. Seule des escadrilles de Glenn Martin, la 4B de Blida reste isolée ne faisant pas partie d’une flottille.

Une note de Prémar 3 fait part de la création du Bureau de documentation de l’Aéronautique navale, à Berre, dont le rôle est de remplacer, en partie, la CEPA.

Trois accidents provoquent la mort de quatre hommes, EV1 Pinguet de la 1B, LV de Boislisle et Mt Lingard de la SS4 E et QM Simon de la SHM.

 

En tout, durant l’année 1940, l’Aéronautique navale perd 77 hommes, 52 en temps de guerre et 25 après l’armistice.

Pour plus de détails concernant ces disparus, voir le livre édité par L’ARDHAN : Mémorial de l’Aéronautique navale 1910-2010 par Lucien Morareau.

Formations aériennes au 31 décembre 1940

 

Escadrilles de chasse Escadrilles  de bombardement Escadrilles de torpillage
1AC Lartigue D 520      1B Marrakech GM 1T Karouba L 298
2AC Lartigue D 520 2B Dakar GM 2T Karouba L 298
      3B Dakar GM 3T Berre L 298
      4B Blida GM 4T Berre L 298
      5B Marrakech GM      
      6B Lartigue GM      
      7B Lartigue GM      

 

Flottilles d’aviation
1 F 2 F 3 F 4 F 5 F 6 F
chasse bombardement bombardement bombardement torpillage torpillage
1AC + 2AC 1B + 5B 2B + 3B 6B + 7B 1T + 2T 3T + 4T
Lartigue Marrakech Dakar Lartigue Karouba Berre

 

Escadrilles d’exploration Hydraviation de surveillence
1 E Karouba Br. Biz, LeO H257bis 17S Fort de France Loire 130
4 E Dakar Laté 302, Antarès 19S Tripoli Loire 130
9 E Berre LeOH246, BrBiz, L.H47 SHM Cat Laï L130, P452, GL832
      SS4E Dakar Loire 130

 

Divers Formations FNFL
SL AOF Dakar Goéland Esc. FNFL Papeete Cams 55
S.Av. JA Karouba Loire 130 Aviation Surcouf Angleterre MB 411

 

Hydraviation embarquée
GHE Force X immobilisée à Alexandrie
2HS Strasbourg L 130        Duguay Trouin GL 832
3HS La Galissonnière, Marseillaise L 130        Duquesne Loire 130
4HS Montcalm, Georges Leygues L 130        Tourville Loire130
5HS Foch, Dupleix, Algérie L 130        Suffren Loire 130
La Grandière P 452        Lorraine Loire130
Primauguet GL 832    
Emile Bertin GL 832    

 

 

Leo H470 de la 11E à Karouba en juillet 1940