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Année 1914

Année 1914

Janvier 

L’hydravion Henry Farman HF.1 et le Maurice Farman type 1912 sont condamnés suite à une usure générale. Le cinquième cuirassé du type Normandie, baptisé Béarn, est mis sur cale à La Seyne ; sa construction sera arrêtée en juillet puis reprise en 1923 pour le transformer en porte-avions.

Février 

Breguet 200 hp Canton-Unné

Le Breguet 200 hp Canton-Unné, (photo) commandé à l’issue du concours d’avions marins de Deauville en avril 1913, est mis en service avec l’immatriculation B2.

Le CF Roque adresse au CEMG un rapport sur l’Aviation maritime dans lequel il préconise l’adoption de deux types d’avions marins, l’avion de côte (type Breguet B2) et l’avion de bord embarqué munis de roues et de flotteurs;  il suggère l’installation d’un centre supplémentaire à Brest.

Mars 

Nieuport 100 hp Gnome

Le LV de l’Escaille et l’EV Destrem sur Nieuport 100 hp Gnome (N.4 et N.5) réalisent le voyage Fréjus-Calvi puis Ajaccio. L’Aviation maritime prend en compte son premier hydravion fourni par la société Caudron, le Caudron 100/80 hp codé C.1 (photo).

Avril 

Une formation de cinq appareils réalise pour la première fois un vol d’ensemble sur le trajet Toulon-Monaco. Des pilotes de l’Aviation maritime se distinguent au cours de courses aériennes organisées à l’occasion du meeting de Monaco ; le prix de cette année est revenu à l’hydroaéroplane biplan d’Henry Farman.

Une plate forme provisoire de 35 m. sur 8 m. est enfin installée à l’avant de la Foudre pour uniquement le départ des avions, l’idée de recevoir un avion à bord apparaît encore irréalisable.

Mai 

René Caudron décolle depuis la Foudre à bord du biplan Caudron C.2  ; (photo) il amerrit au retour, après quelques minutes de vol, dans la baie de Saint-Raphaël. Quatorze hydravions, dont deux embarqués sur la Foudre (sans utilisation de la plate forme), participent pour la première fois à des manœuvres navales au large de Bizerte et  de Philippeville. Cet exercice marque le début de l’Aviation maritime en tant que force militaire et voit la première utilisation de la télégraphie à bord des aéroplanes.

Le Nieuport de Destrem est détruit à la suite d’un  amerrissage  et le Breguet B3 l’est également par un incendie au  large de Perpignan.

Juin 

Le Caudron C.1 est détruit lors d’un décollage de la Foudre par le LV de Laborde. Cet incident marque l’interruption des expérimentations d’aviation embarquée ; la plate forme de la Foudre est démontée et laisse place à une aire de manœuvre pour les hydravions . A terre, les premiers atterrissages et décollages de nuit sont effectués par le LV Dutertre ; au cours de l’un d’entre eux, le Breguet 200 hp Canton-Unné, codé B2, est détruit.

Juillet 

Un nouveau décret met en place le Service Central de l’Aéronautique maritime (aérostation et aviation) dont la création avait été décidée en avril 1913. Il est placé sous l’autorité du CEMGM et comprend :

         – un service central à Paris dirigé par un CV (le terme central est nouveau)

         – un ensemble de centres d’aérostation (qui n’existera qu’à partir de 1916)

         – un centre principal d’aviation maritime à Saint-Raphaël (mission officielle d’instruction au pilotage)

         – un bâtiment annexe  constitué par la Foudre

         – des centres d’escadrilles (à créer)

Le titre de Commandant Supérieur de l’Aviation maritime est supprimé (il était attribué jusqu’ici au Commandant de la Foudre). A la fin du mois l’EMGM ordonne la création de deux escadrilles, l’une basée à Nice, l’autre à Bonifacio pour la surveillance des approches de l’Italie en cas de guerre. Le LV de l’Escaille met sur pied l’escadrille de Nice qui devient la première escadrille de l’Aviation maritime .

Août 

L’escadrille de Bonifacio devient opérationnelle commandée par le LV de Laborde ; au moment de la déclaration de la guerre de l’Allemagne à la France, l’Aéronautique maritime aligne 14 appareils disparates, ne possède ni ballons ni dirigeables et dispose de 26 pilotes et une centaine de marins formant le personnel non volant. A la fin du mois, les escadrilles de Nice et de Bonifacio reviennent à Saint-Raphaël et la Foudre rallie l’Armée navale en Adriatique avec à son bord deux  hydravions Voisin.

Septembre 

A Saint-Raphaël, l’escadrille de Bonifacio est dissoute et celle de Nice embarque à destination de Bizerte où elle forme une nouvelle escadrille commandée par le LV de l’Escaille ; l’escadrille de Nice est reconstituée par le LV Nové-Josserand.

Les deux Voisin de la Foudre sont débarqués à Antiravi en vue des opérations au Monténégro mais ils sont très rapidement mis hors service suite à des accidents sans perte de personnels.

Octobre 

La Foudre, qui a perdu ses deux hydravions, embarque à Bizerte la section du LV Destrem à destination d’Antiravi. Ce site étant peu sécurisé, les hydravions s’installent à 10 km. de là au bord du lac de Scutari. Pendant ce temps, en France, le ministère de la Guerre sollicite la Marine pour qu’elle lui cède du personnel volant devant renforcer les effectifs de l’Aéronautique militaire ; ce personnel, rassemblé à Saint-Cyr sous les ordres du LV de Laborde, est ensuite réparti dans les formations de l’Armée. Plus de 30% du personnel aéronautique de la Marine est ainsi détaché.

Novembre 

La Foudre amène en renfort à Scutari la section de Nieuport du LV de l’Escaille, mais le Commandant de l’Armée navale, déçu par les performances de l’Aéronautique maritime, met un terme à son expérience en Adriatique. Les Anglais profitent alors de la situation pour négocier le transfert des Nieuport, qui n’intéressent plus la Marine française, pour les utiliser à Port-Saïd menacé par les Turcs ; la formation du LV de l’Escaille devient ainsi « l’escadrille de Port-Saïd ».

En France, l’escadrille de Nice revient à Saint-Raphaël où elle est une nouvelle, et dernière, fois dissoute ; l’Armée réouvre ses écoles de pilotage fermées à la déclaration de la guerre ( on croyait en août que la guerre serait de courte durée).

Décembre 

Les patrouilles de l’escadrille de Port-Saïd débutent (côtes de la Syrie, Anatolie, Sinaï, canal de Suez et Mer Rouge) ; ses déplacements sont facilités par des embarquements réguliers sur deux croiseurs de la Royal Navy, la Minerva et la Doris. Les équipages sont formés d’un pilote français et d’un observateur britannique.

En France, le concours de la Marine est sollicité dans le Nord (les Allemands viennent de créer leur première unité d’hydravions à Zeebruge) ; cette demande va relancer l’Aéronautique maritime par la création du centre provisoire, puis secondaire, de Boulogne qui sera transféré à Dunkerque début janvier 1915.

Etat au 31 décembre 1914[su_table]

Infrastructure Lieu Avion
Service Central de l’Aéronautique maritime Paris  
Centre Principal d’Aviation maritime  Saint-Raphaël Nieuport, Caudron 100/80 hp
Bâtiment annexe de Saint-Raphaël  la Foudre  
Centre d’escadrille Port-Saïd Nieuport
Centre Secondaire d’Aviation maritime  Boulogne  Voisin 13,50 m

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Hydravion Nieuport de l’escadrille de Nice en octobre 1914